Le commerce transsaharien désigne les échanges entre les régions méditerranéennes et l’Afrique subsaharienne, en particulier l’Afrique de l’Ouest, à travers le désert du Sahara. Ce commerce caravanier ne s’est véritablement développé qu’à partir du VIIe siècle, atteignant son apogée entre le XIIIe et la fin du XVIe siècle. Par la suite, l’essor du commerce maritime le long des côtes ouest-africaines a progressivement réduit l’importance de ces routes terrestres pour les échanges entre l’Europe, l’Afrique du Nord et les régions subsahariennes. L’or, l’ivoire et les esclaves étaient les principales marchandises échangées. Ce commerce a également joué un rôle essentiel dans la propagation de l’islam en Afrique subsaharienne.
Le Sahara, formé entre le Ve et le IIe millénaire avant notre ère, a longtemps constitué une immense barrière naturelle entre le nord et le sud du continent africain. Malgré les difficultés posées par sa traversée, les différences de ressources entre ces zones climatiques ont favorisé l’émergence d’un commerce transsaharien. Dès le IXe siècle avant J.-C., les comptoirs phéniciens installés sur la rive sud de la Méditerranée initient les premiers échanges. Grecs, Phéniciens, puis Carthaginois et Romains ont ensuite poursuivi ces relations commerciales, recherchant notamment l’ivoire, les plumes d’autruche et les esclaves. Les Romains utilisaient une route partant de l’Afrique proconsulaire (notamment de Leptis Magna et Tacapae), passant par les oasis du Kaouar pour atteindre la région du lac Tchad. À cette époque, la savane se trouvait à plus de 2 000 kilomètres de la côte, mais une désertification moins avancée rendait la traversée plus aisée. L’aridité s’est accentuée à la fin du Ier millénaire av. J.-C., mais l’introduction du dromadaire a permis de compenser cette contrainte naturelle.
La première mention historique attestée du commerce transsaharien à l’époque arabe remonte approximativement aux années 776-777 ou 780. Elle est rapportée par le chroniqueur Ibn as-Saghir, qui évoque les échanges entre la ville de Tahert, alors capitale des Rostémides dans le Maghreb central (actuelle Algérie), et la région du « Soudan occidental ».
Parler du désert c’est d’abord se taire
Théodore Monod